top of page

Qu'est-ce qu'une TSA ?

Dernière mise à jour : 17 mai 2022


Technicienne vétérinaire

Je parle du métier..oui c’est un métier ! Par où commencer pour décrire cet emploi extraordinaire ?

Avant toute chose, dans le but d’alléger un peu la lecture, l’utilisation du féminin pour désigner les TSA sera de vigueur. En effet, le domaine de la santé vétérinaire présente une très forte majorité de femmes. Pour respecter le genre prédominant dans le domaine vétérinaire, nous parlerons au féminin dans ce texte. Ne vous en déplaise messieurs, votre présence est grandement appréciée quand même !

Revenons au sujet principal, le métier de TSA. L’acronyme TSA signifie technicienne en santé animale. J’imagine plusieurs d’entre vous se dire…oui mais encore ? Ça mange quoi en hiver ? Lorsque j’en discute de vive voix avec M. et Mme Tout le monde, pour me simplifier la vie et la discussion,, je mentionne les termes “assistante vétérinaire” ou bien “technicienne vétérinaire”. Cela aide un peu à clarifier la chose.


Trop souvent j’ai entendu de la part de M. et Mme Tout le monde: “Ah oui ! Tu toilettes des chiens et des chats !”

Moi: “…Hum…Non…mais oui ça m’arrive, 1-2 fois par année”

M. et Mme Tout le monde: “Alors tu fais quoi le restant de l’année ?”


Eh bien, je peux en effet couper un peu le toupet d’un chiot goldendoodle pour qu’il réussisse à voir quelque chose dans la vie ou bien raser un chat non manipulable mis sous sédation pour sa sécurité et la nôtre…mais ne me demandez pas de faire une belle coupe lion digne d’un show de conformation ! Je vais faire mon possible avec les talents que je possède.

Ouf ! je suis bien meilleure avec un rasoir pour nettoyer un abcès ou une zone péri-anale souillée que faire un rasage parfait, sans encoche. Les toiletteuses sont les expertes pour l’esthétisme et elles ont le coup de ciseaux bien plus précis que le mien pour faire des beaux ronds de pattes !


Vet tech and dog trainer

Aryel, lors de la préparation d'un patient pour une chirurgie élective


Mais alors que fait une TSA me direz-vous ? La liste des tâches possibles est longue. Je vous avertis, il y a plusieurs énumérations qui vont suivre ! Parlons d’abord des TSA travaillant en hôpital vétérinaire de petits animaux. Par petits animaux, j’entends non seulement les chiens et les chats, mais tout animal pouvant se qualifier d’animal domestique: les lapins, les furets, les chinchillas, les tortues, les iguanes, les perroquets, etc. Eh non, oh que non, nous ne sommes pas à l’aise de travailler avec toutes ces espèces.


Par pitié, ne me demandez pas de manipuler un geiko. La mygale non plus s’il-vous-plaît. De toute façon, seulement certaines cliniques traitent ces animaux dits exotiques (autres que les chiens et les chats). Les techniciennes sont donc habituées dans ces établissements à travailler avec ces espèces toutes plus différentes les unes que les autres. Pour ma part, je serais complètement dépassée de devoir faire une prise de sang sur un serpent !


Quant aux possibles responsabilitées que nous avons, en voici qu’une petite liste : faire le tri des cas médicaux, préparer et administrer les traitements, préparer les animaux en vue des chirurgies, assister le vétérinaire dans les consultations et chirurgies, monitorer l’anesthésie, prendre de radiographies, détartrer et polir les dents, faire des prises de sang et analyses, récolter et analyser toutes sortes d’échantillons (selles, urine, sécrétions d’oreilles, peau, etc), s'assurer du service à la clientèle, donner des conseils en nutrition et en comportement, commander des fournitures médicales et j’en passe ! Ok, on reprend notre souffle !

Certaines TSA font aussi de la gestion d’équipe, des tâches administratives ou bien de la gestion de réseaux sociaux. On peut conclure que la définition de poste est assez large. Je rappelle qu’on parle ici d’une TSA oeuvrant en clinique vétérinaire généraliste !


Plusieurs TSA travaillent dans ce qu’on appelle les centres de références. Ce sont des établissements vétérinaires d’urgence (ex: CHUV, CVRS et CVL, DMV), ouvert 24h sur 24, qui regroupent des équipes généralistes mais aussi des spécialistes. Ainsi, si vous désirez traiter l’hyperthyroïdie de votre chat grâce à un traitement d’iode radioactif, c’est possible là-bas. Une chirurgie orthopédique très complexe sur un chien présentant des risques anesthésiques élevés, c’est possible là-bas. Arriver en plein milieu de la nuit en panique totale car le chien des parents partis en voyage a mangé des produits dérivés du cannabis et votre gâteau d’anniversaire triple chocolat, c’est possible là-bas. Les TSA dans ces centres sont appelées à voir toutes sortes de cas imaginables et ont l’opportunité de se spécialiser. C’est-à-dire qu’elles peuvent travailler dans un département particulier, par exemple en oncologie ou en ophtalmologie. Elles acquièrent ainsi des connaissances très précises dans ces domaines. Assez hot quand même !


vet tech struggling

Nous avons beaucoup parlé des cliniques vétérinaires mais la médecine des grands animaux, les laboratoires, les refuges, les milieux zoologiques sont tout autant d’endroits où œuvrent les techniciennes.


Il existe plusieurs vétérinaires qui traitent les animaux de la ferme (vache, mouton, cheval, lama, poules, etc) et qui ont besoin d’assistance sur le terrain ou en clinique même. C’est moins ma tasse de thé : bonjour les allergies au foin et à la poussière ! Je suis complètement KO dans une écurie ou une étable. Les TSA font des tâches semblables à celles en clinique de petits animaux…mais sur de bien plus grandes bestioles ! Elles se déplacent aussi beaucoup pour visiter les différents clients et patients.


Les laboratoires sont aussi des employeurs importants de TSA. Ça, c’est un tout autre monde ! Les techniciennes ont une multitude de responsabilités possibles comme la gestion de colonie,, le suivi de santé des animaux, la mise en branle et l’application de protocoles expérimentaux, l’entretien des animaleries, la reproduction des animaux pour certaines lignées, procéder à des chirurgies (les TSA désignées ont droit de faire elles-mêmes les chirurgies en labo !), faire les nécropsies d’animaux, transformer et conserver des échantillons et j’en passe. N’ayant jamais travaillé en laboratoire, je ne peux pas faire une liste qui rend justice à la diversité du travail en laboratoire. Les espèces animales dans ce contexte sont très variées: souris, lapin, chien, porc, singe…


Ça ne s’arrête pas ici en termes de diversité d’endroits où trouver des TSA. Les milieux zoologiques sont une autre branche de la médecine vétérinaire. Les TSA doivent s’assurer du bien-être quotidien des plusieurs espèces sauvages différentes, de la plus petite à la plus grande. Les nourrir, entretenir leur milieu de vie, administrer les traitements, faire les entraînements biomédicaux et assister aux interventions médicales constituent une petite partie de leur travail. Ces TSA doivent apprendre à différencier et connaître la personnalité de chaque animal sous leur responsabilité, pour être en mesure de détecter tout signe anormal. Une technicienne pourra voir que le singe X, parmi le groupe, ne semble pas dans son assiette puisqu’il n’est pas aussi enjoué que d’habitude et ne suit pas sa routine matinale.

Cependant, ne pensez pas que les TSA peuvent toucher tous les animaux; ce sont très souvent des contacts indirects. C’est cute un jaguar, on dirait un gros chat…mais il peut vous tuer d’un coup de patte…AÏE ! Même le ouistiti peut faire de l’attitude et croquer un doigt !


Il existe encore une multitude de places où il est possible de trouver des TSA : les refuges et services animaliers, les cégeps, les équipes de vétérinaires à domicile, en représentation de produits, dans des postes de gestion de personnel, en inspection d’usines alimentaires….je crois qu’il est légitime de dire qu’on a plusieurs cordes à notre arc !


Si ces beaux mots vous ont convaincus que ce métier est votre rêve, peu importe la branche, vous devriez réussir la technique en santé animale. Mais pour cela, il faut étudier ! On ne s’en sauve pas !


La technique est offerte dans plusieurs établissements collégiaux à travers le Québec. Sachez cependant 2 choses. La première est que le programme est contingenté et cela peut vous prendre plusieurs inscriptions avant d’être accepté. La deuxième est que le programme est exigeant. Et il ne s’allège pas avec le temps ! La première et deuxième années est un mixte de cours de base (yeah philo…) et de cours de technique relativement faciles. Ensuite, ça devient plus intense. Vous apprendrez entre autres choses à mettre sous anesthésie générale un chien, manipuler sans danger ou presque une souris ou à faire une prise de sang sur une vache. Votre cerveau devra aussi assimiler une quantité effroyable de noms de molécules et médicaments. Vous serez allègrement jetés dans le feu de l’action alors soyez prêts à tout!

C’est exigeant mentalement et physiquement mais cela en vaut la peine!


Study

Je pratique un métier extraordinaire. Il y a des moments difficiles, on ne peut pas s’en cacher. Je vois le mot euthanasie planer dans vos cerveaux…Ce n’est pas une partie facile du travail mais je me dois de démystifier certains points concernant cette procédure. Heureusement pour les animaux, il n’y a plus, ou presque plus, d'euthanasies dites de convenance. Les vétérinaires refusent de plus en plus d’euthanasier si d’autres options sont possibles ou si c’est pour une raison “boboche”. Les animaux euthanasiés sont âgés et/ou très malades, règle général


e. Nous ne le faisons pas tous les jours.


Bon, maintenant que cela a été mis au clair, il reste que ce n’est pas la partie réjouissante du travail. La peine ressentie par les propriétaires nous touche profondément et nous aussi versons des larmes, parfois devant vous, parfois dans la salle de bain avant le prochain rendez-vous ou des jours après en revivant la scène.


Je me permets ainsi de demander à tous d’être indulgents envers les membres d’un établissement vétérinaire. Se tient peut-être devant vous une vétérinaire et une TSA qui viennent d’euthanasier un patient de 18 ans, suivi depuis son tout jeune âge. Elles ont sûrement essuyé leurs larmes discrètement avant de venir vous voir. Soyons indulgents entre nous et envers tous.


La médecine vétérinaire est malheureusement un des domaines de pratique de la médecine avec un très haut taux de suicide. En plus des histoires tristes, la pression psychologique exercée par les clients mécontents, entêtés ou juste désagréables (issshhh !) finit par s'immiscer dans les cerveaux et crée des dommages. Les équipes vétérinaires sont là pour une raison : aider les animaux. Nous ne désirons que leur bien-être physique et mental, aider leur propriétaire dans la prévention ou la guérison et les accompagner tout au long de la vie de leur compagnon. En résumé, on aim


e votre Minet, Rouky et Daisy comme si c’était les nôtres !

Sur une note plus joyeuse… Eh bien oui il nous arrive de flatter des chatons ou un bébé chiot beaucoup trop mignon !!! Même si on en a vu des centaines, un petit bébé poilu, maladroit et content d’être content, ça reste la chose la plus cute du monde ! Ça fait le bonheur de tous !


Je finirai simplement en disant que je suis fière d’être technicienne en santé animale et que je pratique un métier extraordinaire, rempli d’émotions et de changements !











Catherine Jarry,

Technicienne en santé animale

© 2024 Trop Chien Inc.

  • Facebook
  • Instagram
  • YouTube
  • LinkedIn
bottom of page